« Ces dernières semaines, les rodéos sauvages reviennent en nombre dans nos exploitations. Des jeunes circulent sur des motos et des quads, pour la quasi-totalité non homologués. Ils n’ont rien à faire là, mettent en danger les promeneurs à vélo, à pied, avec des poussettes et, bien sûr, commettent des dégâts aux parcelles et aux cultures. Ce problème existe depuis longtemps, mais le phénomène augmente d’année en année. Il y a peut-être un effet de la vidéosurveillance en milieu urbain qui pousse les motards à venir se mettre au vert pour être plus tranquilles. Malgré des actions ciblées des forces de l’ordre, les points noirs subsistent. Quelles sont les conséquences des saisies de motos ? Est-ce que cela touche réellement à leur porte-monnaie ? Nous ne sommes pas en sécurité. Un agriculteur, seul, ne fera pas le fier dans cette situation. Quand ils sont deux ou trois à moto, nous pouvons tenter de discuter avec eux, mais quand ils sont beaucoup plus nombreux, avec spectateurs et fourgons, c’est beaucoup plus compliqué. Nous ne voulons pas aller à l’affrontement, eux n’en seraient peut-être pas dérangés.
Notre crainte est de voir se reproduire un incident comme il y a eu début avril… Qu’un agriculteur fatigué, qui a travaillé la nuit, qui peut avoir des problèmes sur son exploitation, finisse par être excédé et décide de gérer seul le problème avec son pick-up ou son tracteur. C’est le risque face à cette situation qui perdure. Nous voulons éviter cela. Le seul mot d’ordre est de composer le 17 ! Nous avons besoin des forces de l’ordre et de la préfecture pour que les agriculteurs se sentent épaulés. Nous avons une vraie démarche constructive avec le préfet et son directeur de cabinet. Nous sommes en train de mettre en place une convention élaborée avec les forces de l’ordre et la préfecture afin de mailler le Val-d’Oise par des exploitants »référents ». Avec Aurélien Sargeret, président du syndicat du Vexin, nous avons constitué une liste d’une quinzaine d’agriculteurs qui vont être référencés dans les bases de données des forces de l’ordre. Au même titre que nous avons des référents pour les feux de chaume, nous en aurons pour les rodéos sauvages. Ce contact facilité avec la gendarmerie et la police nous permettra de signaler rapidement et efficacement motos et quads, mais également des dépôts sauvages en cours ou des gens du voyage en approche. Nous pourrons aussi aider les forces de l’ordre à accéder au plus vite à ces zones par notre connaissance de nos territoires. »