« Après une année catastrophique niveau pluviométrie, cette année démarre plutôt bien sur ce point là et il faut espérer que cela continue parce que cela devient compliqué de produire. Trop souvent, de nombreux collègues sont embêtés par les riverains à leur arrivée dans leur champ avec un pulvérisateur. Les produits phytosanitaires sont de plus en plus compliqués à utiliser. Quand nous, êtres humains, sommes malades, nous nous soignons et prenons un médicament. C’est le même fonctionnement pour les plantes, mais certaines personnes ont dû mal à le comprendre.
Les consommateurs doivent prendre conscience des enjeux et changer leurs habitudes alimentaires. Pendant la pandémie de Covid, nous avions gagné 30 % de clientèle. Depuis, nous les avons perdus, eux, ainsi que 10 % de clients supplémentaires. En grande surface, on trouve tout ce qu’il faut, les consommateurs n’ont pas de détour à faire et achètent tout au même endroit. Ils ont leurs habitudes et c’est difficile de les faire bouger pour aller acheter seulement certains produits.
Hors de question de travailler avec la grande distribution
Il est hors de question, pour moi, de travailler avec la grande distribution. Mon ancien associé a travaillé avec eux pendant dix ans et n’a jamais sorti la tête de l’eau. Les prix ne sont pas assez intéressants. Pour que ce soit le cas, il faut trouver des solutions telles que baisser les charges salariales. En attendant, on ne peut pas être concurrentiel avec des fraises espagnoles à 1,50 euro la barquette de 500 grammes.
Le plus dérangeant dans cette situation, c’est que les clients vont vers ces produits sans savoir ce qu’il y a dedans. De nombreux produits phytosanitaires que nous n’avons plus le droit d’utiliser sont encore utilisés chez nos voisins. Nous devrions tous avoir les mêmes normes au sein de l’Union européenne. Il faut que tout le monde fasse davantage pour défendre l’origine France parce que ce sont les produits alimentaires les plus sains. »