« Comment envisager l’avenir quand nous observons l’instabilité gouvernementale et les incertitudes qui y sont liées ? Annie Genevard reste ministre de l’Agriculture, mais pour combien de temps encore ? Même si les conditions de semis, sans pluie contrairement à l’an dernier, sont plutôt propices à un travail correct, le moral n’est pas au beau fixe pour autant. Comme l’ont dit mes collègues dans leurs précédents éditos et comme nous l’avons affirmé lors de nos récentes mobilisations, l’ambiance reste morose dans les fermes pour de nombreuses raisons. Les prix ne sont pas au rendez- vous, les trésoreries sont au plus bas et, surtout, nous avons du mal à voir le bout du tunnel face à cette situation complètement instable. Comment ne pas déprimer quand, en allumant la télévision, nous voyons des incompétents, quel que soit leur parti, se battre pour des postes comme s’ils jouaient aux chaises musicales ? Les récents soubresauts politiques sont pathétiques alors que la situation est catastrophique. Selon une étude publiée récemment, la moitié des dirigeants de TPE/PME vivent en dessous du Smic. C’est une réalité que nous constatons dans nos entreprises agricoles depuis bien longtemps. Pourtant, les politiques continuent à jouer au chat et à la souris. L’état de la France est tellement préoccupant qu’il serait grand temps que ces gens-là fassent preuve de plus de maturité. Ils ne pensent qu’à leur petite place. Au-delà de leurs grands discours sur »les Français ne vont pas bien » sur les plateaux de télévision, ils continuent à vivre avec leurs belles indemnités. Ils ne se rendent pas compte à quel point la situation est pourrie. De nombreux Français n’arrivent même plus à se nourrir. Beaucoup d’agriculteurs sont en difficulté. Si la situation perdure, nous allons laisser plein d’exploitations sur le carreau. Une vive indignation et un profond dégoût émergent face à cette non-assistance à personne en disparition. Dans les conditions actuelles, l’agriculture française n’a aucun avenir si nos dirigeants ne réagissent pas face à notre déclin. Au vu de la situation agricole actuelle, je finirai sur les mots d’Arnaud Rousseau exprimés ce lundi : »Pendant que la France s’enlise, le monde, lui, avance vite… » sans nous. »