Sia, Ukraine et agrivoltaïsme au coeur des échanges du conseil FDSEA

 VIE SYNDICALE. Salon de l’agriculture, situation relative à l’Ukraine et agrivoltaïsme ont animé les échanges, mardi 8 mars, au Chesnay (Yvelines), lors d’un conseil d’administration FDSEA. 

Damien Greffin a présidé un conseil d’administration de la FDSEA Île-de- France, mardi 8 mars, au Chesnay (Yvelines). Il a d’abord évoqué le Salon international de l’agriculture : « Cette édition des retrouvailles a permis de faire passer des messages et a rencontré un engouement très important sur les stands institutionnels, notamment celui de la FNSEA. Le discours que l’on tient depuis des années, en tant que paysans, autour de la question de la souveraineté alimentaire, prend tout son sens avec la guerre en Ukraine. Nous vivons dans une société de l’immédiateté où tout existe à profusion. Nous allons devoir adopter un comportement qui consiste à davantage raisonner à cause de pénuries possibles sur les matières premières ». 

Puis il a narré sa rencontre, sur le Salon, avec le Président de la République, le ministre de l’Agriculture et le secrétaire général de la FNSEA, Jérôme Despey, lors de laquelle il a pu évoquer l’action au Conseil d’État et obtenir un engagement présidentiel qui a reconnu « une erreur d’appréciation de l’État ». Ils ont aussi pu évoquer des sujets de fond comme le réarmement énergétique et alimentaire, les ZNT, les corps intermédiaires méprisés… 

À la suite, le 2e vice-président de la FNSEA, Henri Bies-Péré, a pris la parole pour rendre compte des échanges FNSEA au Salon sur la dépendance française, la sur-réglementation ou encore la négociation en cours à la FNSEA de pouvoir cultiver les 4 % de non-productions prévus dans la future Pac, de par le contexte ukrainien « ne pouvant pas nous passer du moindre hectare ». 

Ukraine et agriculture 

Ont ensuite été évoqués : les conséquences de la guerre en Ukraine, l’interdépendance des échanges mondiaux de céréales et les difficultés des agriculteurs ukrainiens. Damien Greffin a expliqué : « La logistique ne permettra sûrement pas de sortir les tonnes de céréales ukrainiennes, leurs semis sont aussi très compliqués et l’emblavement de leurs cultures de printemps incertain. 70 % de la production d’huile de tournesol en Europe vient de l’Ukraine ». 

Il a ensuite évoqué les liens noués avec les agriculteurs ukrainiens via un partenariat avec la chambre d’Agriculture (lire en page 6), la déstabilisation des marchés, la hausse des charges mais aussi les réunions d’hiver organisées avec la Chambre et très appréciées des agriculteurs, les chartes ZNT, les propositions FNSEA aux élections présidentielles ou encore la communication. 

 Définition de l’agrivoltaïsme par la FNSEA 

Au cours du conseil d’administration, le 2e vice-président de la FNSEA, Henri Bies-Péré, est intervenu sur l’agrivoltaïsme. L’élu agricole a présenté au conseil la position FNSEA au sujet de l’agrivoltaïsme « en lien avec le rapport d’orientation face au changement climatique et l’approvisionnement en énergie avec la nécessité de substituer l’énergie fossile par l’énergie renouvelable. L’agriculture pouvant contribuer à apporter un certain nombre de solutions ». 

Pour atteindre l’objectif à horizon 2030-2050 de neutralité carbone, il faut monter en puissance au niveau des énergies renouvelables. « La FNSEA, défendant l’acte productif de l’agriculture, a interdit les panneaux photovoltaïques au sol si l’on enlève cette vocation alimentaire. Il faut pouvoir marier les deux. Nous travaillons avec l’Ademe et les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement sur la définition de l’agrivoltaïsme actant notamment lors d’une convention avec Total énergie à ce que la profession agricole soit systématiquement informée en amont des projets, des modalités, rémunération. La décision revenant à chaque territoire », a-t-il explicité. 

Damien Greffin a ensuite fait réagir son conseil et déclaré devoir affiner la position syndicale : « Sur un schéma d’entrepreneurs, nous ne nous voyons pas aller jusqu’à freiner la liberté d’entreprendre, pour autant nous sommes aussi attachés à nos paysages et nous bénéficions aussi d’un contexte pédoclimatique favorable ».