« Nos agriculteurs, notre combat ! »

Président du Crédit agricole d’Île-de-France. 


Horizons : Vous avez été élu président du Crédit agricole d’Île-de-France en mars dernier, pouvez-vous nous parler de vous ? 

Guillaume Vanthuyne : Je suis agriculteur dans le Parc naturel régional du Vexin français côté Val-d’Oise depuis 1998. Mon exploitation est à dominante grandes cultures avec une sole betteravière. Auparavant, j’ai étudié à UniLaSalle à Beauvais (Oise). Je suis également marié et père de trois enfants âgés respectivement de 22 ans et 20 ans (jumelles). 

Mon engagement en faveur du Crédit agricole d’Île-de-France débute en 2007 comme administrateur de la caisse locale de Marines. D’année en année, mes pairs me confient d’autres responsabilités locales puis régionales jusqu’au 31 mars dernier où le conseil d’administration du Crédit agricole d’Île-de-France m’accorde sa confiance à la présidence de la caisse régionale. Je succède donc à Étienne de Magnitot que je salue. Cette caisse régionale a une particularité : c’est la plus citadine et, pour autant, elle conserve une gouvernance très agricole. Depuis des décennies, cette majorité agricole offre une solide stabilité politique à l’entreprise, ce qui lui permet de se développer et d’employer près de 3 800 collaborateurs aujourd’hui. Nous assumons totalement ce choix avec mes collègues du bureau et du conseil d‘administration. 

Quel bilan tirez-vous de l’agriculture francilienne pour ce premier semestre 2022 ? 

À court terme, ce premier semestre aura vu la flambée des cours de denrées agricoles provoquée d’une part par une demande chinoise exponentielle conséquence du Covid et d’un stock alimentaire devenu très faible ; et d’autre part, par le conflit russo-ukrainien qui nous rappelle que l’agriculture est une arme géopolitique et de souveraineté nationale. 

Ce constat vient également mettre en lumière l’importance de fédérer tous nos modèles agricoles afin que la « ferme France » puisse assurer sa fonction principale : nourrir tous nos concitoyens. 

À moyen terme, nos 4 425 exploitations agricoles franciliennes ont de nombreux défis à relever : alimentaires, techniques, climatiques et générationnels. Deux tiers des exploitants de notre région sont éligibles à la retraite dans les cinq ans à venir. C’est un vrai sujet de mobilisation pour la profession agricole comme pour notre banque mutualiste. 

Justement vous parlez de soutien et de présence, comment le Crédit agricole d’Île-de-France accompagne-t-il au quotidien les agriculteurs franciliens ? 

Nous finançons leurs besoins à hauteur de 100 millions d’euros en moyenne par an sous forme de prêts à long terme. S’y ajoutent environ 50 millions d’euros annuels de prêts à court terme, la plupart du temps sous forme d’avances sur les aides Pac. Notre objectif est clair : que chaque exploitant puisse préparer sa production dans des conditions optimales et réaliser ses investissements au meilleur moment avec la solution de financement la plus adaptée. 

En situation exceptionnelle, nous voulons être très tôt aux côtés de nos clients, comme en juin dernier dans le sud Yvelines quand 35 agriculteurs (soit 5 000 hectares) ont été frappés par un violent orage de grêle. Nos équipes, élus et collaborateurs, se sont alors rapidement mobilisés. 

Nous sommes également attentifs à la promotion de la profession. Chaque vice-président du Crédit agricole d’Île-de-France (Michel Caffin à Versailles, Bénédicte Douriez à Étampes, Arlette Patin à Paris et Denis Fumery à Cergy) fédèrent les 52 présidents de caisses locales dans cette volonté commune : valoriser l’agriculture francilienne et ses acteurs. Je peux citer les visites guidées au Salon de l’agriculture à Paris pour plus de 3 500 enfants ; les Toqués de l’agriculture en avril dernier qui met à l’honneur le Made in Île-de-France et l’accompagnement de l’association Agriculteurs d’Île-de-France qui réalise un excellent travail en matière apicole. Évidemment, nous serons présents au Festival de la terre à Saclay, les 10 et 11 septembre prochain, car les agriculteurs, c’est notre combat ! ».