« Quand action syndicale rime avec fiscalité »
Agriculteur à Montfort (Yvelines), David Lavenant est président du syndicat local de Montfort et administrateur de la FDSEA Île-de-France.
« Que dire et que penser des faibles avancées obtenues à la suite des mobilisations du début d’année ? Pas grand-chose de satisfaisant en tout cas. Tout reste à refaire. Encore faudra-t-il trouver suffisamment de forces vives motivées pour faire entendre cette nouvelle colère grandissante dans les campagnes.
Pour aggraver la chose, la très mauvaise moisson ne permet pas de sortir la tête de l’eau. Pour certains, c’est la 3e mauvaise année depuis 2016 qui marque d’un repère mémorable le calendrier. Dans de telles circonstances, que faire si ce n’est constater une fiscalité punitive qui ne permet pas de se refaire une santé financière. Il faut maintenant ouvrir les yeux et arrêter de faire l’autruche. Diminuer les charges : c’est déjà fait. Augmenter les rendements : ce n’est plus possible. S’agrandir : sans commentaire ! Beaucoup ne se rémunèrent plus pour sauver leur entreprise, alors STOP !
L’unique levier qu’il nous reste est de faire baisser cette fiscalité d’État. À titre d’exemple, quand vous travaillez en entreprise, vous percevez un salaire à la fin du mois. Sur ce salaire sont prélevés les charges sociales et l’impôt (via le prélèvement à la source). Vous êtes donc imposé sur la valeur travail. Pourquoi en agriculture ne faisons-nous pas de même ? En somme, ne payer la fiscalité que sur les prélèvements privés (quand ils sont encore possibles). L’excédent, issu du résultat agricole restant dans l’entreprise en gage de trésorerie, qui sert à financer les stocks et le fonds de roulement, devrait être exonéré de fiscalité (MSA et impôt). Aujourd’hui, tout revient à dire que vous financez votre activité avec vos crédits bancaires ou votre épargne privée. Une hérésie en soi. Quel salarié accepterait de payer obligatoirement de ses deniers l’entreprise qui l’embauche. En plus du risque, ce serait une spoliation de ses revenus.
Si on cherche des idées de revendications, en voici une !
Agriculteurs, réveillez-vous, mobilisez-vous, vous êtes en train de vous faire plumer ! »