Agriculteur à Condecourt (Val-d’Oise), Antoine Béhot est président du syndicat de Meulan et administrateur de la FDSEA Ile-de-France.

J’assiste depuis plusieurs années aux congrès de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé). Je suis resté sur ma faim cette année et bien plus que les années précédentes. On nous a démontré, comme à l’habitude, que le blé que nous produisons est de très bonne qualité, mais cela on le sait déjà, c’est notre production, notre motivation quotidienne.

Les régions qui accueillent les congressistes font le maximum et c’est toujours un plaisir de découvrir les talents, les trésors qui s’y trouvent et qui gravitent autour des paysans en particulier des céréaliers. Mais quelle déception sur le fond du congrès. L’AGPB est censée être un syndicat…

Quand, tel un maire qui déroule la longue liste des soldats morts pour la France au pied du monument sur un ton grave, le président nous dresse la liste des revendications perdues mais vitales pour notre secteur… il est grand temps de se poser les questions sur l’efficacité, les moyens mis en oeuvre et la pertinence de celui qui les porte et de ses collaborateurs rapprochés.

De toutes les courbes qui nous ont été présentées, seules les courbes concernant les revenus des paysans français sont en chute libre. Il en manquait une selon moi : celle de l’efficacité de l’AGPB, dans un contexte de grandes difficultés pour toute la céréaliculture française.

Pourtant, la machine AGPB a tout pour être un puissant outil de défense de la filière. J’attends de ce syndicat des actions à mobilisation, qu’elle revendique haut et fort au sein de la FNSEA nos exigences et un soutien sans failles.

Aux présidents nationaux de nos syndicats : si vous trouvez satisfaction dans l’édition de tweet, de communiqués de presse en réponses aux attaques de toutes parts que subissent les agriculteurs, vous êtes décevants. Il faut laisser votre place à des personnes plus vigoureuses, plus motivées et plus visionnaires.
Chacun a le droit de citer ou de faire référence à des femmes où des hommes d’exceptions. Vous vous permettez de citer Xavier Beulin. Pour lui, le recours à la manifestation dans la rue était le dernier recours pour défendre la cause agricole.

Le Général de Gaulle, pour parler des événements de mai 68, avait parlé de « chienlit » mais la chienlit est venue à bout du Général. Xavier nous a dit que face à un gouvernement qui ne veut pas entendre le bon sens paysan, organisons la chienlit.

A l’heure où, dans bien des régions, des agriculteurs se mobilisent pour manifester leur désarroi et en plein coeur du salon agricole, c’est pitoyable de ne pas saisir l’opportunité de se faire entendre. Sans action de votre part, vous porterez un peu plus la responsabilité des drames familiaux qui ont lieu dans notre pays.

Après le plateau des mille vaches, après la ferme des milles vaches, Le « Macron menteur » est plus fort que la FNSEA et l’AGPB, mille agriculteurs ont été invités à l’Elysée.