« Mon travail avec les agriculteurs est essentiel »

TÉMOIGNAGE. Rudy Segui, apiculteur professionnel à Oysonville (Eure-et-Loir), fait partie des signataires de la charte d’engagement du projet apicole FDSEA. Grâce à un partenariat avec la chambre d’Agriculture de région Île-de-France, il a bénéficié d’une balance connectée, installée sur l'une des parcelles d’Hervé Thomin, agriculteur essonnien, qui accueille son rucher.

« En 2018, je me suis lancé dans l’apiculture en tant qu’auto-entrepreneur avec 350 ruches. Aujourd'hui, j’en possède 600. Mon père en avait déjà une dizaine, ce qui m’a permis de me perfectionner avant de me lancer. Je produis une quinzaine de miels différents par an vendus au détail sur les marchés, et je fais principalement de l’élevage d’essaims et de reines.

Depuis trois ans, j’ai des ruches chez Hervé Thomin, agriculteur à Monnerville (Essonne). Impliqué dans le projet apicole de la FDSEA Île-de-France, il a intégré le dispositif lié à l’installation d’un réseau de balances connectées*, dont l’une est installée sur mon rucher depuis l’année dernière.

Lorsqu’il m’a demandé si cela était possible, j’ai tout de suite dit oui. Nous avons tous les deux signé la charte d’engagement du projet apicole FDSEA, puis reçu une balance que nous avons installée en début de saison. Je me sers beaucoup de ces données, elles me permettent de suivre facilement le poids des ruches et d’éviter des allers-retours inutiles. Elle me procure un gain de temps, d’organisation et évite des stress inutiles. À la lecture de la courbe et de la météo, je sais exactement quand aller récolter. Mon travail avec les agriculteurs est essentiel. Ils me prêtent le terrain pour implanter mes ruches et, grâce à leurs cultures, ils permettent aux abeilles de produire. Sans les agriculteurs, on ferait peu de miel. L’accès aux données des balances connectées a conforté mon idée que l’agriculture n’est pas l’ennemie de l’apiculture. J’ai des ruches dans les champs bio et conventionnels, les bois, les villages, en ville et je ne vois pas de mortalité causée par l’agriculture. Mes ruches sont dans la Beauce, près des champs, cela fait des années que les néonicotinoïdes sont utilisés sans incidence sur mes colonies. L’agribashing m’agace, il est véhiculé par les grands médias et des apiculteurs amateurs qui manquent de connaissances et transmettent de fausses informations. Toutes les études le montrent, le véritable ennemi des abeilles est le varroa (acarien parasite de l'abeille, NDLR), qui cause des pertes importantes. »

*Issu d’un partenariat avec la chambre d’Agriculture de région Île-de-France.