Cultures végétales : une lettre pour sensibiliser les parlementaires 

VIE SYNDICALE. En lien avec la mobilisation du 2 avril, une lettre de sensibilisation a été envoyée aux parlementaires d’Île-de-France, se faisant l'écho des revendications du monde végétal. 

Dans le cadre de la mobilisation syndicale du vendredi 2 avril (voir en pages 4 et 5), la FDSEA et les JA Île-de-France ont fait parvenir aux parlementaires franciliens une lettre de sensibilisation au sujet des cultures végétales intitulée « Le végétal c’est vital, pourquoi l'asphyxier ? ». Le but : rendre compréhensibles les revendications du monde végétal et alerter les parlementaires sur la réforme à venir de la Politique agricole commune (Pac). « Il y a urgence à sauver l’agriculture française. La Pac, créée à l’origine pour garantir, entre autres, la sécurité des approvisionnements, assurer un niveau de prix raisonnable aux consommateurs et un niveau de vie équitable à nos agriculteurs, est une nouvelle fois remise en cause. Sa prochaine réforme, à l'horizon 2023, voit se profiler des décisions gouvernementales qui condamneront beaucoup de nos agriculteurs à disparaître faute de revenus suffisants… Une agriculture pourtant si essentielle. France, veux-tu toujours de tes paysans ? Cette question légitime, à l’évidence, mérite d’être posée. En creux, comment garantir notre autonomie et notre souveraineté alimentaire ? », peut-on y lire. 

Grandes cultures en Île-de-France 

La lettre expose la composition de la filière végétale francilienne, ses productions et son importance en Île-de-France : « 50 % des terres sont consacrées à l’agriculture. Les grandes cultures représentent 90 % de la Surface agricole utile (SAU) dont 65 % en production de céréales ». Sont aussi précisés les objectifs initiaux de la Pac, le contexte de sa conception et la situation actuelle préoccupante : « Sans aides et intervention de l’Europe, nos agriculteurs ne tirent plus de revenus de leurs exploitations. Les décisions qui se profilent du ministère de l’Agriculture dans le cadre de la prochaine réforme de la Pac vont directement impacter l’agriculture française en réduisant encore un complément de revenu devenu indispensable à la survie de nos exploitations. Comme pour la recherche, le sanitaire et l’hôpital, les arbitrages politiques condamneront bon nombre de paysans à disparaître faute de revenus suffisants ». 

Ensuite, la lettre rappelle l’état des « importations de productions moins qualitatives qui ont presque doublé en vingt ans », « l’agriculture comme un acteur économique clé qui compte » et la nécessité de « donner aux agriculteurs les moyens de produire ». « Les impasses techniques, la sur-réglementation, la sur-transposition des normes et les aléas climatiques sont autant de facteurs avec lesquels l’agriculteur doit composer. Faudra-t-il qu’en retour nos exploitants doivent y cumuler des coupes sombres dans les aides allouées ? ». 

À la suite de cela, la lettre évoque la population agricole vieillissante et en baisse, les surfaces qui diminuent, la concurrence déloyale pas assez combattue, le revenu moyen, les incertitudes économiques, des trésoreries fragilisées… La lettre se termine par une myriade de questions interpellant les politiques sur des sujets tels que les vocations agricoles, les charges, l’érosion des aides, l’autonomie alimentaire… Avec comme dernière question : « Comment le Président Macron peut-il reconnaître l’agriculture comme essentielle et, en même temps, prendre des arbitrages qui la classeront dans les secteurs en voie de disparition ? ».