« Sans l’action du conseil régional, l’agriculture biologique n’aurait pas pu avoir la dynamique qu’elle a connue en Île-de-France » 

Stéphane Besnard, élu-référent bio à la chambre d’Agriculture de région Île-de-France et président de la commission bio de la FDSEA, a souhaité écrire une lettre ouverte à Valérie Pécresse, présidente de Région. 

 « Le soutien spécifique aux investissements, l’aide à la conversion, l’aide au maintien qui avait été abandonnée par l’État, mais aussi le soutien de l’accompagnement et de la vulgarisation des pratiques, les salons Tech’N’bio, nous ont aidés à avoir aujourd’hui 38 000 hectares cultivés en bio en Île-de-France. Une progression de 400 % depuis 2015 ! Ces sept dernières années, le Pôle de compétitivité technique en agriculture biologique de la chambre d’Agriculture a accompagné 278 projets pour la conversion de près de 26 000 hectares, surfaces pour lesquelles les techniques utilisées servent aussi d’avant-garde pour l’agriculture conventionnelle. 

Cependant, les agriculteurs bio sont en plein désarroi ! On nous dit que l’agriculture biologique ne peut être rémunérée que par le marché. C’est faux et nous le subissons aujourd’hui : le bio s’adresse aux consommateurs ET aux citoyens. Certes oui, pour les agriculteurs bio que je représente, la notion de production est primordiale. Oui pour nous, le retournement actuel des marchés, de la consommation et les filières bio sont des sujets à part entière pour lesquels le respect de la loi Egalim dans les lycées franciliens serait d’ailleurs déjà une bonne chose. Oui pour nous, toutes les stigmatisations, comme celles subies par les planteurs de betteraves ou le label HVE, sont néfastes et contre-productives. 

Mais, les pratiques agricoles vertueuses doivent être récompensées selon leur intensité. Nous sommes fiers de notre spécificité et des efforts fournis car, en termes d’impact, quoi de plus sûr, quoi de plus bénéfique pour le portefeuille collectif et l’environnement que le cahier des charges de l’agriculture biologique ? Pourtant, et contrairement à ce qui nous a été régulièrement assuré depuis bientôt deux ans, le soutien à l’agriculture bio en Île-de-France est remis en cause. Nous allons perdre entre 130 et 160 uros/hectare. C’est inacceptable et, inéluctablement, cela aboutira à des déconversions. Voilà pourquoi je vous sollicite, nous vous sollicitons, afin que les efforts passés ne soient pas vains et que la volonté politique engage les moyens techniques et financiers permettant de maintenir une agriculture biologique forte et durable en Île-de- France. »