« Val-d’Oise, terre agricole d’avenir » 

Agriculteur à Bellefontaine (Val-d’Oise), Nicolas Hervin est président du canton JA du Val-d’Oise et administrateur de la FDSEA Île-de-France. 

Horizons : Vous avez pris la présidence du comité d’organisation du Festival de la terre. Le thème a été défini il y a quelques jours. Quel est-il et pourquoi l’avoir choisi ? 

Nicolas Hervin : Le prochain Festival de la Terre, qui se tiendra à Ableiges (Val-d’Oise) les 2 et 3 septembre prochain, aura pour thème « Val-d’Oise, terre agricole d’avenir ». À travers cet intitulé, nous souhaitons promouvoir l’agriculture de notre département dans toute sa diversité et montrer que le Val-d’Oise n’est pas seulement un territoire urbanisé. Nous sommes douze à composer ce comité d’organisation, dont trois anciens JA qui ont accepté de partager leur expérience et nous aiguiller. Leurs conseils sont précieux. 

Plusieurs dossiers sont bien avancés, dont celui de la restauration. Afin d’être cohérents avec notre thème, nous avons décidé de travailler avec les Vex’in Trucks qui proposent des repas élaborés en totalité avec des produits locaux. 

En tant que président du canton JA du Val-d’Oise, identifiez-vous des axes de travail intéressants pour le développement de l’agriculture dans le département ? 

La demande en production de proximité est de plus en plus forte et depuis quelque temps le Département a engagé un certain nombre de mesures pour recentraliser les repas des cantines des collèges et proposer une alimentation la plus locale possible. Ces nouveaux débouchés peuvent être intéressants pour des jeunes agriculteurs fraîchement installés ou pour ceux qui cherchent à s’installer car cela peut impulser des projets comme celui d’une conserverie notamment, dont on parle de plus en plus. 

À contrario, quels sont les points bloquants ? 

Nous rencontrons dans le Val-d’Oise de nombreuses difficultés pour faire aboutir les projets du point de vue de la création d’outils de production. Dans le département, construire des serres ou des bâtiments est un vrai parcours du combattant. Notre territoire est en effet riche de très nombreux sites classés, qui rendent les espaces, selon la loi, peu compatibles avec le développement agricole. Nous nous heurtons trop fréquemment aux refus des architectes des Bâtiments de France et/ou des élus municipaux. L’Oise, département voisin, ne rencontre pas ces mêmes difficultés. Les exploitations se développent et se dotent d’une force de frappe que nous n’avons pas. Cela crée une véritable concurrence, dommageable pour notre territoire et nous avons le désagréable sentiment d’être un territoire à la traîne.