«Nous avons gagné une première bataille»

Agriculteur aux Alluets-le-Roi (Yvelines), Olivier Gousseau est Président du syndicat local de Maule et administrateur de la FDSEA Île-de-France.

 

«Notre mouvement de manifestation a porté ses fruits, mais tant que cela n’est pas écrit noir sur blanc, la méfiance demeure. Notre combat s’apparente à une vraie guerre contre nos nuisibles. Nous avons gagné une première bataille mais attention de ne pas baisser la garde car depuis que nous avons quitté les plateaux télé, les ayatollahs de l’écologie reviennent sur les plateaux pour détricoter nos avancées… Les points forts de notre mobilisation ont été très nombreux: – la détermination des agriculteurs pour tenir dans la durée, fournie hélas par une profonde misère du monde agricole; – une belle image de nos manifestations, qui a permis de conserver les faveurs de 90% de nos concitoyens malgré les désagréments des bouchons; – une union de toute notre agriculture plurielle partout en France et une contamination sur tous les pays européens, permettant de désigner notre coupable: l’Europe et son Green Deal; – le maintien de nos barrages sécurisés, structurés et aménagés pour résister dans la durée. Pour pouvoir être présents sur nos barricades, il a fallu gérer l’absence sur nos fermes et organiser l’intendance de nos points de blocage. En cela merci particulièrement à nos épouses à qui on ne dira jamais assez merci pour tout cela. Pour venir nous soutenir, elles ont aussi subi nos propres pièges. Passer deux heures en voiture au lieu d’un quart d’heure pour venir, et encore deux heures pour rentrer, soit quatre heures de trajet au lieu d’une demi-heure. Quelle patience! De plus, fidèles à notre convivialité, nous avons hébergé pour notre part cinq jeunes Normands, venus en tracteur du Mont-Saint-Michel. Avec de belles rencontres et des découvertes sur l’ampleur du malaise agricole. Merci à la fédé, ses chefs, et à toutes ces petites mains d’avoir réussi à maintenir ce mouvement qui s’est inscrit dans la durée. Merci également à la presse qui a fait redécouvrir à son lectorat que l’agriculture existe, ou plus exactement subsiste. La population a vu notre désarroi, et va dans notre sens pour pousser les politiques et l’Europe à nous redonner du revenu. La FNSEA est un véritable réseau puissant qui a su montrer ses muscles. Merci à elle, à vous et à nos épouses.»