« L’État est gangrené par une idéologie de décroissance agricole »

Agriculteur à Tilly (Yvelines), Thomas Robin est vice-président de la chambre d’Agriculture et président de la commission Action syndicale de la FDSEA Île-de-France.

« Cela fait plus de deux mois que la colère agricole s’exprime en France, et malgré des avancées positives, le compte n’y est pas. Nous marchons toujours sur la tête. Nous sommes en droit de nous poser la question de pourquoi les choses avancent si lentement.

Le paradoxe, c’est qu’au niveau européen, les choses bougent. Elles avancent même plus vite qu’en France ! Car chez nous, contrairement à ce que le Président de la République avait promis avant même son élection, on continue de faire de la surtransposition. On a l’impression que l’administration française est une grosse machine que l’on n’arrive pas à déplacer.

Quand on se souvient de l’invitation des Soulèvements de la Terre — un collectif dont l’État avait demandé la dissolution — au grand débat qui devait être organisé lors du Salon de l’agriculture, on ne peut s’empêcher de croire que, des ministères jusqu’à l’Élysée, l’État est gangrené par ces associations prônant une idéologie de décroissance agricole. Écologie punitive, antiphytos, le but semble être de nous enlever tous nos moyens de production.

Il faut donc garder une forte vigilance et rester attentif à ce qui va se décider dans les prochains jours. Quand j’entends parler de rendez-vous entre la FNSEA et le gouvernement qui sont repoussés de jour en jour, cela ne me rassure pas.

Autour de moi, les exploitants sont dans le même état d’esprit. Les avancées obtenues par notre mobilisation sont pour l’instant difficilement perceptibles dans nos fermes. Nous avons besoin de solutions concrètes pour continuer à cultiver nos terres et à exercer notre métier avec dignité. »